lundi 30 janvier 2012

Chouchoutée au caoutchouc

En apprêt
Avec toutes ces attentions cosmétiques vis-à-vis de la face avant, l'on avait presque perdu le fil des aventures de la malle arrière. Contrariés par un milieu du mois de janvier plutôt frisquet, les travaux de ponçage et de peinture du plancher du coffre sont désormais terminés. Et par la magie d'internet, un joint de coffre arrière tout neuf a remplacé le précédent d'origine, délabré et coupable de remontées humides. On verra bien combien de temps la rouille se tient à carreau sous deux couches d'apprêt et une de peinture noire avec des morceaux de caoutchouc dedans, habituellement utilisée pour protéger les soubassements des projections de gravier. L'avant-après (voir le post "Ca va dérouiller") se passe de discours.
Résultat final (avec joint neuf)

dimanche 29 janvier 2012

Les feux au beurre noir

Tout marchait dans la 504 quand elle a atteint mon doux foyer. Tout ou presque: il ne faut pas trop en demander à une machine qui va bientôt entrer dans son deuxième tiers de siècle. Parmi les légères contrariétés qui m'ont assailli, l'un des quatre phares de la calandre était inopérant. Comment ça, quatre? Contraint par on ne sait par quelle lubie de fonctionnaire fédéral, Peugeot a dû en effet doter ce modèle de doubles optiques de chaque côté pour l'homologuer aux Etats-Unis. Cela a retiré au passage pas mal de charme à une face avant dont les feux étaient, selon la légende, inspirés de deux de Sophia Loren, mais au moins ce n'est pas la 504 de tout le monde.
Bref, l'ampoule gauche des feux de route, ceux que l'on actionne lorsqu'il n'y a personne à éblouir en face, était grillée. De mes précédentes voitures, j'avais le souvenir qu'il suffisait de "déclipser" le culot, d'enlever l'ampoule et de la remplacer. Solution qui eut été trop simple: c'est en effet toute l'optique de phare qu'il faut changer sur ce modèle. Sueurs froides à l'idée de retrouver une telle pièce pour une voiture dont les exemplaires survivants et roulants aux Etats-Unis doivent se compter sur les doigts des mains d'une équipe de basket...
Mais 40 ans plus tard, la frugalité légendaire de Monsieur Peugeot s'est révélée salvatrice. En effet, plutôt que de se lancer dans le développement de phares spécifiques, la marque avait choisi d'adapter des optiques déjà existantes. Et c'est ainsi que la 504 yankee partage ses "yeux" avec des voitures aussi légendaires que les Cadillac Eldorado 1959 (le modèle préféré d'Elvis), les Chevrolet Bel Air des années 1960 et même les BMW série 6 du début des années 1980! "Noblesse oblige", comme disent les Américains.
Petit tour donc ce samedi chez un fournisseur de quartier et pour une poignée de dollars, deux grosses ampoules en provenance directe de chez General Electric changèrent de main.
La séance de vissage-dévissage fut un petit peu fastidieuse: les éléments n'ont pas été tendres depuis 1979, même pour de la visserie inox, et l'oxydation commence à faire son oeuvre dans des zones difficiles d'accès. A surveiller donc. Mais quelques rotations de tournevis plus tard, voilà notre Française déracinée dotée d'un regard tout neuf, et même halogène: pour éviter un contraste d'éclairage entre les deux côtés, j'ai changé aussi l'optique de droite. L'idée d'une virée nocturne pour répandre de la fumée de gazole sur la Route 66 n'est plus du domaine de la science-fiction!

lundi 16 janvier 2012

Rationalisation a posteriori

Publicité, année 1979. "Elaborée et construite pour durer, ce n'est pas le genre de voiture qu'on change tous les ans, mais une machine robuste que l'on peut conduire et garder pendant des années". On allait le dire.

jeudi 12 janvier 2012

Dans un monde idéal

Dans un monde idéal, les pièces de 504 seraient disponibles en masse aux Etats-Unis, on trouverait encore des garagistes Peugeot dans les grandes agglomérations, et tenter de remettre un tel oiseau rare en très bon état ne s'apparenterait pas à une quête du Graal. Ne soyons pas complètement pessimistes: les pièces d'usure des 504 peuvent toujours être dénichées, que ce soient des filtres, des plaquettes de frein, ou même des éléments mécaniques: la 504 partage par exemple sa boîte de vitesses avec certaines BMW du début des années 1980. Là où ça se corse, c'est lorsqu'il s'agit de pister des éléments de carrosserie ou d'intérieur, que la maison-mère en France ne fournit même plus. La remise en état cosmétique du tableau de bord, brûlé par 25 ans d'ultra-violets californiens, risque de devoir attendre, à moins d'avoir recours à des solutions de restauration non homologuées. Consolation: dans un monde idéal, je serais propriétaire d'une 504 américaine en parfait état, mais je l'aurais payée une fortune, comme en témoigne cette photo d'une voiture en tout point identique, la peinture passée et les chromes ternis en moins. Elle était en vente sur eBay en 2010 pour presque 10 000 dollars! L'histoire ne dit pas si elle a trouvé preneur...

mardi 10 janvier 2012

Aux origines de la nostalgie

Sahara, 1981: en route vers Cotonou!
Il neige à sur la côte Est des Etats-Unis, pas le temps idéal ni pour sortir la 504 de son garage, ni s'y confiner afin d'agiter une bombe de peinture. En attendant le redoux, voici une séquence nostalgie nourrie par une plongée dans quelques archives. Depuis que je fais découvrir ma "lionne" à mes amis, connaissances et collègues, tous ont une anecdote à raconter: c'était la voiture de leurs parents, voire de leurs grands-parents, ils ont traversé l'Europe avec, été malades sur les sièges arrière... Avec plus de 3,5 millions d'exemplaires produits pendant près de 40 ans, dont la plus grande partie en France entre 1968 et 1983, pas étonnant que le modèle fasse partie des mémoires de nombreuses familles! Chez nous, la 504 yankee est la cinquième de la famille en trois générations, sans compter les branches rapportées. L'une d'entre elles, une essence d'avant 1976, a même été descendue par les plus aventuriers de mes ascendants à Cotonou au Bénin, en passant par l'Algérie et le Niger. Quinze jours de descente effrénée à travers le Sahara, à Pâques 1981 (photo ci-dessus).

La 504 chypriote.
Ma première expérience de propriétaire de 504 date quant à elle de déjà dix ans: nouvellement arrivé dans l'île de Chypre début 2002, je cherchais une voiture simple et facile à réparer, et avais trouvé pour une bouchée de pain une GL de 1977, essence donc (photo ci-contre). A Chypre, ancienne colonie britannique, on roule à gauche et le volant de la 504 était donc à droite. Malheureusement, malgré le confort de cette première Sochalienne, la fiabilité n'était pas au rendez-vous. L'essence sans plomb très détergente avait apparemment tendance à dissoudre le caoutchouc du circuit d'essence, bouchant les gicleurs des carburateurs. Et, plus embêtant, cette 504 chypriote avait failli finir incinérée dans la zone nord de l'île, contrôlée par l'armée turque: un étrier de frein arrière était resté bloqué lors d'une descente de col et des flammèches s'échappaient des garnitures lorsque des passants nous firent remarquer qu'il était sans doute temps de s'inquiéter! Bref, ce fut une expérience décevante, écourtée un an plus tard. Autant dire que la 504 yankee n'a pas intérêt à décevoir les espoirs qui ont été placés en elle!

lundi 9 janvier 2012

Je ponce, donc j'essuie

Relance de la guérilla anti-oxydant en ce dimanche de janvier où pour une fois, la côte Est des Etats-Unis ne grelottait pas. Un peu plus de 10°C, beau soleil, pas de vent: le temps idéal pour neutraliser la rouille qui menaçait de transformer à terme la 504 en dentelle. Mais en peinture comme en amour, tout est dans les préliminaires, et avant d'appliquer la couche finale de laque, il faut sacrifier à un rituel précis et contraignant.
Les dix commandements du peintre amateur de vieux trucs en déliquescence sont: "les pièces en caoutchouc collées depuis 33 ans tant bien que mal tu démonteras"; "la rouille à la sueur de ton front très longuement tu ponceras"; "la poussière métallique pleine de cancérigènes point tu n'inhaleras"; "les résidus méticuleusement tu aspireras"; "à l'acétone la tôle nue tu dégraisseras"; "aux vapeurs d'acétone point ne te saoûleras"; "la bombe d'apprêt la notice d'usage tu liras"; "la bombe pendant une minute tu secoueras"; "une couche d'apprêt par deux fois tu appliqueras"; "pendant toute la nuit l'apprêt sécher tu laisseras".
Amis lecteurs, ne poussez pas de hauts cris devant la couleur: ce n'est pas la teinte définitive, juste une couche qui empêchera la rouille de revenir et permettra d'étaler la vraie peinture, demain soir si tout va bien. Et la tache blanchâtre en bas sur la deuxième photo n'est qu'un reflet des néons qui surplombent le chantier.

dimanche 8 janvier 2012

Ca va dérouiller

Inspection un peu plus poussée ce samedi de la carrosserie de la 504, en particulier le coffre qui n'avait jusqu'ici été que survolé. Certes, il y a de la rouille, la faute sans doute à la détérioration des joints des catadioptres, mais aussi du gros joint du coffre, qui est en mauvais état.Mais l'oxydation semble n'être que de surface. Pas de perforation évidente, et seule la partie droite du plancher a souffert. J'avoue être novice en terme de carrosserie, et me tâter encore un peu sur la façon de mieux circonscrire la corrosion: décapage, dégraissage, sablage, nettoyage, dérouillage? Dans quel ordre? Le tout sera de s'y mettre assez vite pour éviter de se retrouver avec des dégâts tels qu'il ne s'agira plus de repeindre, mais de ressouder. Et au chapitre des avancées: la "Peugeot mazout" a une nouvelle calandre, qui n'est plus bleue mais noire et chromée, comme il se doit.